Les amateurs de polars historiques et de cuisine du temps des chevaliers vont être aux anges avec les livres de Michèle Barrière, une auteure française de romans bien ficelés qui mêlent aventure, suspens et recettes anciennes. Ses romans policiers parus au Livre de Poche sentent l'érudition. Ils sont visiblement concoctés avec autant de soin que les recettes qui ponctuent ces textes de saveurs exotiques et ancestrales.
Dans Souper mortel aux étuves on suit le parcours initiatique d'une jeune veuve, détective à ses heures et surtout apprentie cuisinière dans un monde où la vie ne tient qu'à un fil... de l'épée. Elle va découvrir que derrière les murs des maisons de mauvaise vie se cachent des complots qui pourraient bien mettre le royaume de France en péril. Le polar historique est un genre en vogue qui permet aux lecteurs amateurs d'aventures en costumes de partager le quotidien de personnages inventés tout en utilisant un contexte historique réel. Dans ce polar aux rebondissements multiples la machine à remonter le temps de notre auteure nous conduit à la fin du XIVe siècle , en janvier 1393 pour être précis, dans les étuves mal famées de la rue Tirechappe à Paris. Constance, l’héroïne est une jeune femme dont le mari a été retrouvé assassiné dans d'étranges circonstances. Elle n'aura de cesse de venger sa mort en démantelant un réseau de faux monnayeurs qui naviguent entre Bruges et Paris. Tout cela sur fond de cuisine car Constance n'a d'autres ressources que de se faire passer pour une cuisinière aguerrie afin de découvrir les arcanes d'un Paris mystérieux décrit avec une minutie qui frise la thèse de doctorat. J'ai entendu dire qu'il fallait un an à Michèle Barrière pour écrire un roman. Ceci se comprend aisément à la lecture de son texte riche en détails croustillants qui donnent toute sa saveur à cette aventure rocambolesque. En plus, contrairement à un autre auteur français qui raconte les péripéties d'un certain Nicolas Le Floch, elle a réussi à éviter de tomber dans le piège d'un texte pédant utilisant un langage nécessitant des allers retours continuels dans des notes interminables en fin de livre. Michèle Barrière se lit comme Alexandre Dumas ou Balzac, avec un plaisir gourmand qui donne envie de se jeter à corps perdu dans les autres aventures publiées depuis 2006.
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