Une affaire de style
Les lecteurs habitués aux textes de la fin du XIXe siècle seront certainement étonnés de la fluidité du style dans cette histoire écrite en 1887 et racontée par le docteur Watson sous la forme de mémoires abondamment commentées. L'auteur fait preuve de subtilité pour nous décrire son détective dont les défauts sont aussi présentés comme des qualités. Ne lisant pas l'anglais couramment c'est une version traduite que j'ai eue entre les mains et peut-être devons-nous cette modernité de vocabulaire à l'art du traducteur qui a su nous plonger dans un univers fascinant, entre Jack l'éventreur et Dickens. Décrivant avec moults détails les rues surpeuplées de personnes de toutes conditions du plus simple gamin indicateur à ses heures au noble en carrosse armorié. Il est important de suivre les aventures de Sherlock Holmes en respectant la chronologie des parutions, disponibles à l'époque sous la forme de fascicules destinés à un public de toutes conditions. Cette forme de littérature populaire a gardé tout son charme, à l'instar des Mystères de Paris de Eugène Sue, parus quarante ans plus tôt.
De 7 à 77 ans
J'ai le souvenir d'avoir lu Sherlock Holmes dans les années 60 alors que j'usais mes culottes courtes sur les bancs de bois de l'école primaire. Frissonnant à la description des crimes crapuleux ou souriant de l'incompétence des policiers de Scotland Yard. C'est le même plaisir que j'ai retrouvé cinquante ans plus tard en parcourant ce roman saisissant, prétexte pour l'auteur à une description des pratiques douteuses des sectes qui ont laissé leurs empreintes sur l'histoire de l'Amérique et qui sont toujours d'actualité.
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