
Pour commencer, Aurélie Laure, directrice des droits étrangers pour Univers Poche, a souligné l'absolue nécessité de pouvoir proposer de longs extraits de manuscrits traduits en anglais. Ce qui paraît évident, mais ne l'est visiblement pas... Une stratégie qui lui a réussi puisqu'elle a enfin réussi à vendre aux Etats-Unis deux titres de Franck Thilliez. Aurélien Masson (Gallimard) souligne les différences qui séparent l'approche française, qui met l'accent sur l'ambiance, le lieu, etc. de l'approche américaine qui d'une part présente ses romans quasiment comme des productions industrielles, mais en plus insiste sur le portrait des héros. Bilan pessimiste : lorsqu'on demande à un Américain de citer 5 écrivains français du genre, il nomme à chaque fois Georges Simenon. Qui est belge... En fait, parmi les auteurs français, seuls Manchette et Jonquet ont été traduits, et encore, tout récemment. En Angleterre, on trouve quand même les romans de Caryl Férey et de Fred Vargas. Car il ne faut pas oublier qu'être traduit en anglais, ça n'est pas la même chose qu'être traduit en américain. Même les auteurs anglophones qui sont publiés aux Etats-Unis voient souvent leurs textes revus et corrigés pour s'adapter au public américain. Encore une fois, Donald Nicholson-Smith, traducteur et modérateur de la rencontre, fait la preuve que les traducteurs ont un rôle important à jouer quand il s'agit de répandre la bonne parole : il lui a fallu cinq ans d'efforts avant qu'un éditeur américain s'intéresse enfin à Manchette... Autre constat auquel on pouvait s'attendre : dans la liste des best-sellers du genre aux Etats-Unis, on ne trouve pratiquement aucun auteur non Américain. Nous ne sommes donc pas les seuls à être négligés. Maigre consolation...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire