8 janvier 2012

Engrenages, un univers balzacien

Voilà ce que c'est que d'avoir du retard en matière de polars télévisuels! Du coup, week-end marathon Engrenages avec l'intégralité de la saison 2 en une soirée. Le premier dvd est enfilé dans le lecteur à 17 heures et c'est à minuit après quelques sandwichs et deux ou trois bières, comme il se doit dans ce type de polars à la française, que le mot fin s'affiche sur l'écran plat. Bilan positif. C'est passé comme une lettre à la poste alors que je m'attendais à des temps morts voire un carton jaune ou rouge pour cause d'ennui.
Il faut avouer que dans cette série bien de chez nous (comme on dit) actuellement distribuée dans 9 pays, dont curieusement le Mexique ou l'Australie, les personnages sont plutôt attachants voire addictifs. A la manière de Balzac, chacun est affublé d'une personnalité plutôt simple mais pas simpliste basée sur des caractères tranchés qui les définissent dans leurs actions et réactions. Le système a fait ses preuves depuis le XIXe siècle avec les grands feuilletonistes célèbres. Pour tenir les téléspectateurs en éveil pendant huit épisodes il faut non seulement que l'histoire récurrente tienne le coup pendant 8 heures d'affilées mais aussi que les évènements annexes soient à la hauteur et conservent l’intérêt du dvdvore lorsque les scénaristes sont un peu en mal de créativité dans la narration principale.

Pour tous les goûts et toutes les couleurs

En plus les auteurs, en bons vendeurs désireux de captiver toutes les couches sociales de la cité karchérisable comme disent certains à l'avenue la plus chère du Monopoly, ont réussi à glisser des petits évènements annexes sous la forme d'enquêtes de routine pour que cette bande de flics parfois potaches mais toujours suractifs fassent leurs preuves dans tous les milieux. Du pilote de chasse homosexuel à la caillera des barres de banlieue, sans oublier le petit con internaute flingueur de cabine téléphonique à ses heures, le mari échangiste, tiens c'est plutôt à la mode ces derniers temps, tous passent à la casserole et se retrouve dans cette DPJ en pleine effervescence. Du commissaire au stagiaire, tous sont confrontés à la dure loi de la jungle et en constante opposition avec le milieu juridique et l'IGS qui comme chacun sait n'ont rien de mieux à faire que de leur mettre des bâtons dans les roues. J'avoue avoir eu un petit faible pour deux personnages à l'opposé l'un de l'autre. D'abord François Roban, le juge d'instruction grisonnant, glacial et très compétent, qui avec son petit air de ne pas y toucher est une pointure dans son job et Joséphine Karlsson, image pour le moins exagérée de l'avocate véreuse qui ne rate jamais une occasion de nous faire pousser un "Oh non pas ça tout de même" totalement jouissif. Bien sûr les invraisemblances s'accumulent d'épisode en épisode mais après tout est-ce bien important? Ponson du Terrail n'affublait-il pas ses personnages de trois ou quatre mains et dans les bons vieux westerns les pistolets ne tirent-ils pas une bonne vingtaine de cartouches sans recharger? Bien sûr cette série est à prendre au second degré et si l'on veut connaître la vraie vie des policiers de la DPJ mieux vaut visionner les reportages sérieux qui leur sont consacrés sur des chaines d'infos. Mais ne boudons pas notre plaisir de téléspectateur amateur de séries ; je me mets en chasse dès aujourd'hui de la saison 3 pour continuer à suivre les aventures amoureuses et burlesques (je rigole) du Capitaine Laure Berthaud qui, si elle n'est pas canon comme lui balance avec tendresse son plus cher ami Pierre Clément (le substitut du procureur intègre - faut voir- et honnête - ça dépend du contexte, n'en est pas moins attachante.

Si vous voulez tout savoir sur les scénaristes, les auteurs, la distribution et l'avenir de la série, rendez-vous sur sa page Wikipédia.

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