7 janvier 2012

Les arcanes de la Louisiane sous la plume lyrique et désabusée de James Lee Burke

Comme beaucoup de Français, j'ai découvert les polars de James Lee Burke avec l'adaptation de Dans la brume électrique réalisée par Bertrand Tavernier. En plus, le DVD sorti quelques mois plus tard permettait de découvrir une interview de l'auteur louisianais qui m'a donné envie de lire l'intégralité de son œuvre. Heureusement, les éditions Rivages la proposent dans une collection de poche abordable. Mais il en reste encore quelques-uns qui n'existent qu'en grand format à 20€. Imaginez mon bonheur lorsque j'ai aperçu Dernier tramway pour les Champs Elysées d'occasion chez un bouquiniste.
Ce roman est le vingtième de James Lee Burke et raconte les mésaventures de Dave Robicheaux, qui, comme à l'accoutumée, est confronté à la pègre et aux pollueurs qui détruisent consciencieusement la Louisiane. On y retrouve tous les ingrédients qui font le caractère de la série, avec des descriptions lyriques de la région, en contrepoint de la violence à fleur de peau du détective fétiche de Burke. La trame ressemble à celle d'un des premiers romans, avec le meurtre inexpliqué, un demi-siècle plus tôt, d'un prisonnier noir amoureux de la femme blanche d'une fortune locale. Alors que dans les romans précédents, l'auteur suivait pas à pas le parcours de Dave Robicheaux, ici, il fait quelques digressions en nous faisant participer à des actions parallèles dont les conséquences influent sur le rythme du récit. Dave Robicheaux est maintenant seul à la maison, ayant perdu sa femme victime d'une maladie fatale, et sa chère fille Alafair devenue grande, suivant des études littéraires à l'Université. Heureusement, comme d'habitude, son copain Clete, le fouteur de merde, est toujours aussi présent et complique très sérieusement la tâche de l'enquêteur à la poursuite d'un tabasseur de curés dont on assistera à la rédemption, grand thème récurrent chez James Lee Burke. Ce livre est dans la continuité stylistique et narrative de cet auteur attachant, qui n'hésite pas à pointer du doigt les aspects les plus sombres de son pays qu'il décrit sans concession.
Dernier tramway pour les Champs-Elysées, traduit de l'américain par Freddy Michalski, Rivages/Thrillers

Retrouvez nos articles consacrés à James Lee Burke.

PS : dans la série des grands auteurs, je me suis attaqué à la lecture de la nouvelle traduction des romans de Dashiell Hammett parue chez Quarto / Gallimard. C'est un régal. L'argot pigallesque des années 50 a entièrement disparu et enfin Pierre Bondil et Natalie Beunat nous font partager ce style inimitable qui a posé les jalons d'une écriture aujourd'hui abondamment copiée, mais jamais égalée ! On vous en reparlera très bientôt, et vous pouvez relire l'interview de Pierre Bondil dans ce blog.

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