Comme une tombe, première enquête de Roy Grace signée Peter James

Les romans de Peter James se vendent comme des petits pains. Pour faire sa connaissance, j'ai choisi la simplicité : j'ai lu son premier roman, Comme une tombe. L'auteur anglais, qui partage sa vie entre le Sussex et Londres, a publié son premier roman en 2006, après avoir vécu en Amérique du nord où il a travaillé pour le cinéma et la télévision. De retour dans son Angleterre natale, il écrit son premier polar, où il met en scène le flic qui va lui servir de héros récurrent pendant les années qui suivent. A ce jour, huit enquêtes de Roy Grace sont parues en anglais, et régulièrement traduites en France. A noter : en anglais, chaque titre comporte le mot "Dead"... Au moins, on sait où on va !
Roy Grace, quadragénaire, vit à Brighton, seul. Il a beaucoup de mal à se remettre  de la disparition de sa femme Sandy, littéralement volatilisée quelques années auparavant. A tel point qu'il n'hésite pas à se tourner vers des médiums ou autres spécialistes du surnaturel dans l'espoir de savoir ce qu'est devenue son épouse. Une pratique qu'il adopte également dans sa vie professionnelle : de son propre aveu, il doit certaines de ses réussites passées à ces "agents très spéciaux". Dans l'affaire qui commence, fera-t-il appel aux esprits?

Ce soir-là, le jeune et fringant promoteur immobilier Michael Harrison enterre sa vie de garçon avec ses quatre meilleurs amis. Seul manque à l'appel son copain et associé, Mark Warren. Dans quelques jours, Michael épousera l'adorable Ashley, qui fait l'unanimité chez tous ceux qui l'ont rencontrée. Belle, élégante, intelligente, sensible, elle a tout pour elle... Mais pour l'heure, c'est la tournée des pubs et les cinq larrons sont déjà bien éméchés. Michael surtout, qui n'a pas vraiment l'habitude de boire. Il est tellement soûl qu'il en perd la conscience... Les quatre autres en profitent pour mener à bien leur projet stupide - en fait, en plus d'un enterrement de vie de garçon, il s'agit d'une vengeance un peu corsée envers celui qui les a plus souvent qu'à leur tour faits tourner en bourrique. Le plan : l'un d'entre eux, dont le père est entrepreneur en pompes funèbres, a volé un cercueil. Ils vont y enfermer Michael, en compagnie d'une revue "hot", d'une bouteille de whisky et d'un talkie walkie, et l'enterrer dans la forêt tout proche. Ils pensent tout de même à lui laisser un tuyau pour respirer, au cas où... Ils reviendront le chercher plus tard, quand il aura eu le temps de réfléchir. Manque de pot, en repartant en voiture, ils ont un accident fatal. Trois des garçons meurent sur le coup, le quatrième décède le lendemain sans avoir repris conscience.
Vous voyez le genre ? Plus angoissant, on a du mal à imaginer. Moi en tout cas, ces histoires d'enterré vivant, ça me fait un effet terrible. Surtout que comme la victime a à sa disposition de quoi survivre un bon moment, Peter James fait durer le plaisir, le temps de nous amener à faire la connaissance de Roy Grace, le policier qui va mener l'enquête, un personnage tellement attachant qu'aux dernières nouvelles, la ville de Brighton organise des "Roy Grace tours", sur les pas du héros de fiction créé par Peter James ...
On sent dans la construction et dans le style que l'auteur a une expérience certaine de l'écriture cinématographique. Le rythme est particulièrement réussi, les rebondissements, retournements et coups de théâtre arrivent à point nommé. L'enterré vivant, la course contre la montre que mène le policier, les complications concoctées par Peter James, son écriture rapide, ses chapitres courts, font de ce livre un roman qu'on ne lâche pas, le parfait compagnon pour un week-end de pure détente, si l'on peut dire!

Peter James, Comme une tombe, Panama, traduit de l'anglais par Raphaëlle Dedourge, également disponible en Pocket