19 septembre 2012

Échec et mat avec Robin Cook

Fort de la lecture il y a quelques jours d'un polar médical de Robin Cook je n'ai pu résister à la tentation d'en feuilleter un deuxième, plus ancien puisque Fever (Fièvre en français, on s'en serait douté !) date de 1982, 30 ans déjà ! En ce temps là le mot cancer faisait trembler, pire que la peste ou le choléra. C'est donc sur cette vague que surfe l'auteur qui s'autorise les artifices les plus addictifs pour scotcher son lecteur sous la lampe de chevet les soirs de pleine lune. Tout d'abord l'indispensable victime et malade qui agonisera pendant pratiquement les 350 pages du bouquin est une délicieuse petite fille histoire d'arracher quelques larmes sans avoir recours aux pelures d'oignon.
C'est vrai que si cela avait été un gros politicard corrompu on aurait sauté plus facilement quelques pages et dormi au moins deux bonnes heures en plus cette nuit. En plus sa maman n'est pas vraiment sa maman puisque celle-ci est justement morte quelques années plus tôt d'un cancer... elle aussi. C'est sa belle-mère, toute jeune, jolie et dévouée... mais parfois bécasse et particulièrement influençable pour mettre de l'huile sur le feu au moment opportun comme il se doit dans un polar à rebondissements téléguidés toutes les trente ou quarante pages. Enfin le héros, un médecin chercheur un peu hystérique sur les bords, va réussir à se mettre à dos tout ce qui compte dans la société américaine des années 80 (un running gag qui finira certainement par lasser même les lecteurs les moins exigeants): les médecins hospitaliers et les chercheurs, l'industrie pharmaceutique et chimique au grand complet, pollueuse et cynique à souhait, la presse et la police... Que dire de plus de ce salmigondis rocambolesque visiblement relu d'un oeil distrait par l'éditeur qui a volontiers laissé passer toutes les invraisemblances même les plus invraisemblables (si... si !) pourvu que le récit soit efficace. Résultat, on ne retiendra tout compte fait pas grand chose de ce livre qui aurait pu se révéler plus mordant même si les sujets abordés ont fait la une de l'actualité depuis (pollution, recherche sur les médicaments bâclées voire même falsifiées, incompétence médicale...). Peut-être que ce n'est pas forcément une bonne idée de se replonger dans certains polars qui ont fait mouche en leur temps sans avoir vérifié à l'avance pour quoi on chaussait ses lunettes.
Fred

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