18 septembre 2013

Polar or not polar ? Là est la question !

En règle générale, j'aime bien les polars historiques qui donnent l'impression à un lecteur d'apprendre plein de choses sur l'histoire d'un pays ou d'une région tout en participant à la résolution d'une énigme. Les Anglais sont des spécialistes du genre, mais rassurez-vous, nos auteurs ne sont pas en reste.

C'est donc par choix que je me suis intéressé à un livre de Jean d'Aillon dont les intrigues, car il s'agit d'un recueil de longues nouvelles, sont situées du temps de Louis XIV et se prolongent sous la Régence. La couverture faisant envie, avec ses cavaliers vêtus comme d'Artagnan. Le captif au masque de fer, c'est le titre de l'ouvrage, annonçait la couleur et dès les premières pages le plaisir fut au rendez-vous.

Mais s'il est vrai que ces trois textes sont un vrai régal pour l'amateur de livres d'aventure, j'ai du mal à comprendre pourquoi les avoir publiés dans la collection  "Suspens historique" du Masque. Aurions-nous honte d'avouer qu'un bon livre d'aventure n'a pas besoin de cette étiquette polar pour que le public s'y intéresse? J'imagine que si Alexandre Dumas était un auteur contemporain, il serait lui aussi classé dans le rayon roman policier d'une librairie, avec les intrigues noires à souhait qu'il savait mettre en forme, en maître du genre! Alors pourquoi ne pas aussi rééditer Le Bossu dans une collection polar ? De plus, en choisissant cette classification par intérêt (financier probablement), les éditeurs privent les jeunes lecteurs de romans qui auraient leur place dans la bibliothèque d'un ado féru d'histoire et d'aventures. Des romans qu'on pourrait même utiliser en classe pour égayer les cours d'histoire, pourquoi pas? Manifestons pour le retour de la catégorie "aventure" chez tout éditeur qui se targue de connaître son métier et laissons les vrais auteurs de polars faire leur boulot... Ils ont tellement de choses à raconter, pas besoin qu'en plus on égare leurs lecteurs par des appellations frauduleuses ! Je sais que j'exagère un peu avec cette chronique qui va en agacer plus d'un, surtout du côté des professionnels de la profession. Mais il n'y a rien de tel que de mettre les pieds dans le plat pour faire évoluer les choses dans le bon sens.
Fred

2 commentaires:

  1. merci pour ce très bon article qui touche un point important dans la littérature actuelle !
    l'appellation polar est trop générique de mon point de vue, policier n'est pas polar n'ont plus... on ramène tout sous une seule appellation, qui au final nuit !

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  2. C'est la revanche du polar longtemps considéré comme sous-littérature et maintenant devenu le créneau le plus vendeur. Les éditeurs ne cherchent pas à égarer sous de fausses appellations, ils veulent vendre d'où cette façon de classer un maximum de livres en "polars". Mais il est aussi vrai que le territoire du polar s'élargit beaucoup et qu'il touche à peu près tous les domaines de la société. Alors polar ou pas polar, c'est parfois difficile de trancher.

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