29 septembre 2014

Marie Vindy : Cavales, une histoire de femmes seules

Dans Cavales, nous retrouvons Marianne, l'héroïne du roman précédent de Marie Vindy, Une femme seule. La longue dame brune s'est installée au nord de la Bourgogne, laissant derrière elle le cauchemar qu'elle a vécu en Haute-Saône. Elle a emporté avec elle son nouveau compagnon, le policier Francis Humbert, et vient de terminer son installation dans un superbe corps de ferme qu'elle fait aménager pour exercer au calme son métier d'écrivain, mais aussi pour accueillir ses chevaux, sa passion. Marianne travaille d'arrache-pied à son nouveau roman. Seule dans sa ferme isolée, elle s'occupe de ses deux juments, écrit, attend Francis Humbert, et, de temps à autre, quand le passé ressurgit, cède à ses vieilles amitiés en forme de poudre blanche. Somme toute, les choses s'annoncent d'autant mieux qu'elle attend son amie Sylvie, qui vient passer quelques jours chez elle et lui confier ses deux juments. Inutile de dire que cette douce quiétude n'a qu'un temps.

Tout commence avec un braquage de supermarché qui tourne mal, puisqu'un policier est abattu. Les braqueurs sont en cavale. Francis Humbert est chargé de l'affaire, ce qui ne va pas lui laisser beaucoup de temps pour s'occuper de Marianne. La mort d'un flic, ça n'est pas une affaire tout à fait comme les autres. Pendant ce temps-là, au village de Marianne, une femme disparaît. Solène Viard, épouse enseignante d'un notable du coin, s'évapore dans la nature. Elle est majeure, elle a le droit. Les autorités ne s'inquiètent pas outre mesure. Elles ont tort. Car ces événements en apparence isolés sont en réalité liés en un sanglant destin...

Au centre de ce tourbillon de violence, Marianne, en équilibre instable entre son bonheur tout neuf et son histoire pas simple. A son corps défendant, cette femme, même amoureuse et reconnue, même entourée, reste une femme seule. Ce personnage aux traits ostensiblement autobiographiques souffle le chaud et le froid sur son lecteur. Tour à tour séduite, agacée, voire révoltée par cette héroïne dont l'égocentrisme n'est pas toujours excusé par un passé dramatique, j'ai fini par me laisser porter par le récit, passive et sans empathie. Une impression encore accentuée par un style retenu, sans aspérités, contenu dans une narration soigneusement construite. Pour être tout à fait sincère, j'avais envie d'aimer ce livre, son auteure est une femme aux positions courageuses, affirmées, bref, quelqu'un selon mon cœur. Du coup, bêtement, c'est avec un peu de tristesse que j'ai refermé Cavales, et aussi un peu d'espoir pour un prochain rendez-vous.

Marie Vindy, Cavales, La Manufacture de livres 

2 commentaires:

  1. Velda, pour un critique de polar, c’eût été bien de différencier d'emblée un policier d'un gendarme ... Humbert est capitaine à la Section de recherches de Gendarmerie de Dijon ..! Sans rancune ..!

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