24 avril 2011

Kaa, Behemoth ou Corsélien ?

Kaa (ou Behemoth, ou Corsélien, comme vous voulez) n’a pas connu la renommée qu’il méritait. Il ne la connaîtra plus, ou alors de façon posthume, puisqu’il a quitté cette terre en 2002, je crois.

Ses livres sont assez difficiles à trouver, on se demande ce qu’attendent ses multiples éditeurs pour les rééditer... Un d’entre eux se trouve néanmoins relativement facilement, il porte le titre ravissant de Silhouettes de mort sous la lune blanche. Titre ravissant pour un roman dur, la cavale désespérante d’un tueur genre samouraï cultivé, poursuivi par une bande d’affreux sans la moindre tendresse. Bien sûr, une femme, celle d’un ancien comparse qu’il vient d’éliminer, va mettre son grain de sel dans cette histoire de fuite en avant. Vous pensez que cela va tout changer ? Je ne vous dirai pas si vous avez raison ou tort. En revanche, vous aurez absolument raison d’acheter ce livre, de vous laisser prendre dans les méandres d’un style précis, coupant (qui fait un peu penser à Belleto parfois), à l’humour étrange et ravageur de Kaa, alias Pascal Marignac, professeur de philosophie de son (autre) état. Dernière précision, l’auteur a "fait" dans d’autres genres surprenants : la SF, le gore, l’horreur-fiction. Je vous l’avais dit, Kaa était un drôle de bonhomme.

Eurêka, j’ai trouvé un nouveau Kââ !

C’est en flânant entre brocante et internet que je suis enfin tombée sur ce titre. Je crois que c’est Serge Brussolo qui disait que Kââ était notre Ellroy français, eh bien je crois qu’avec ce roman-là, Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes, la preuve n’est plus à faire. Avec Kââ, il y a deux possibilités : soit on a affaire à un truand dandy dont le cynisme l’entraîne au bout d’un cycle de violence infernal, soit c’est un "pauvre innocent" qui se laisse entraîner à son corps plus ou moins défendant dans une histoire invraisemblable qui va lui changer la vie. Avec Il ne faut pas déclencher..., on est dans la première catégorie : le personnage principal est un casseur de banque, philosophe, érudit, esthète et gastronome. Tout commence dans un cimetière : comme le dit la 4° de couverture, "C’est en allant aux enterrements qu’on attrape la mort..." L’histoire est celle d’une cavale désespérée, sanglante, avec des dialogues acérés ponctué de commentaires absurdes et de phrases assassines et décalées.
On sort du livre essoufflé, on regarde derrière soi, puis on éclate de rire un peu trop fort. Et on se dit que c’est trop bête qu’il soit parti trop tôt, cet auteur...

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