Romain Slocombe a beaucoup de cordes à son arc : auteur de polars, de romans pour la jeunesse, d’essais, de BD, photographe, traducteur, réalisateur de courts métrages, illustrateur, passionné par le Japon... On pourrait le croire bien vieux, vu la longueur de son CV : que non, en plus, il est plutôt jeune ! Enfin pour moi, puisqu’il est né en 1953.
Je voulais lire un de ses livres, j’ai choisi L’infante du rock, paru en 2009 chez Parigramme. Et ça m’ennuie vraiment de dire que j’ai été déçue, car j’avais envie d’aimer ce polar. Pour plusieurs raisons : on y trouve des références fréquentes à une époque que j’aime bien, les années 80. Ainsi, on trouvera, en vrac : un peu de "name-dropping" avec Alain Pacadis et Patrick Eudeline en particulier, des personnages probablement "à clés", un meilleur ami japonais, une compagne... japonaise, un groupe de rock sulfureux, du sexe un peu poisseux et un peu triste, Paris en filigrane, de Belleville à Pigalle, une chanteuse disparue, un ancien groupe de rock dont les membres ont eu des destins pas vraiment enviables. Tout cela aurait pu faire un beau roman noir à réminiscences - d’ailleurs Slocombe cite Modiano, et ce n’est sans doute pas pour rien.
Eh bien malgré tous ces atouts, il manque au moins une chose : l’émotion. Celle qu’on peut ressentir par exemple lorsqu’on va voir un concert de Daniel Darc. L’auteur a-t-il voulu y mettre trop de choses ? N’a-t-il retenu de l’époque qu’une certaine froideur, voire une forme de cynisme ? Toujours est-il que j’ai lu le livre vite (peut-être trop ?), et que je l’ai refermé frustrée, pas vraiment conquise par une intrigue qui ne m’a jamais accrochée, insensible au sort d’Alain, le héros de l’histoire.
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