Sylvie Granotier est un auteur de polar atypique puisqu’en plus de ses activités d’écrivain, elle est également comédienne et metteur en scène. Est-ce cela qui influe sur ce roman dont on a l’impression qu’il est écrit pour l’écran ?
Louise, monteuse de cinéma de son état, a quitté son mari Yves, pharmacien en proche banlieue, et vit seule avec sa fille Marie, adolescente en pleine crise, dans un coquet appartement parisien. Le roman commence à La Coupole, où Louise a rendez-vous avec son amant Pierre, un homme avec lequel elle a une relation forte mais sans engagement au quotidien, et dont l’activité professionnelle est quelque peu floue. Donc tout commence par un ... lapin. Pierre ne vient pas. Et pour cause, il est mort, victime d’un coma dans sa voiture. Du moins c’est ce qu’on croit. Louise, elle, ne peut pas y croire. Et bientôt, le séduisant commissaire Mangin n’y croit plus. Le lendemain, Louise reçoit une lettre posthume et pour le moins énigmatique de Pierre. Commence une enquête où on a un peu l’impression que Louise se laisse entraîner par la force du destin, croisant de plus en plus près le chemin de Mangin, et la mort.
Dans l’histoire, tous les personnages ont un rôle à jouer, rien ne semble laissé au hasard. Chacun d’entre eux, même le plus apparemment insignifiant, fait avancer le lecteur vers la vérité. Le titre du livre a une double explication : la lettre reçue par Louise de son amant mort, bien sûr, mais aussi la forme même du roman, qui n’est rien d’autre qu’une lettre d’adieu de l’héroïne à sa mère. Petit à petit, on découvre un lourd secret qui pèse sur la vie de Louise et sur son rapport avec sa mère, un secret qui explique sans doute une bonne partie de sa vie. Double suspense donc, criminel et psychologique, plutôt réussi pour ce roman au style élégant et sensible, plus noir encore qu’il y paraît.
Sylvie Granotier, Courrier Posthume, Baleine 1998 et Folio Policier 1999
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