19 juillet 2012

Les petits polars du "Monde", une collection de nouvelles à ne pas manquer

Vous ne lisez plus de quotidien? Eh bien vous avez tort, surtout depuis la semaine dernière. En effet, pour nous accompagner pendant l'été, Le Monde a décidé de nous proposer avec chaque numéro daté du vendredi une nouvelle policière ou noire inédite. L'opération a commencé la semaine dernière avec un titre de Didier Daeninckx, Les Négatifs de la Canebière, que j'ai malheureusement raté mais que je vais m'arranger pour trouver très vite. Toujours est-il que cette semaine, c'est Jean-Bernard Pouy qui s'y colle avec Ce crétin de Stendhal, une quarantaine de pages pour une histoire écrite façon Pouy, c'est-à-dire formidablement ciselée, avec des phrases longues, des virgules là où il faut et des formules jubilatoires.
En plus ça se passe en Bretagne, entre Rosporden et Penmarc'h, un coin que je connais bien et que visiblement Pouy connaît bien aussi. (Un petit clin d’œil en passant au Goéland masqué, qui organise chaque année là-bas un bien beau salon du polar...) C'est dire que j'ai suivi à la trace Marcel et Pierre, les deux héros de cette histoire sur fond d'intoxication à l'amiante. Le premier, pêcheur en mer, vivote tant bien que mal dans son penty spartiate. Le second, son aîné, débarque en gare de Rosporden, accroché à son déambulateur. Il vient s'installer quelque temps chez Marcel, le fils de son vieux pote mort des suites d'une maladie due à l'amiante. En fait, Pierrot est en cavale. Il a fichu le feu à sa vieille baraque et a mis les bouts. Compte-t-il vraiment finir ses jours planqué dans la maison de Marcel ? Même Marcel a du mal à le croire. Alors, qu'est-il venu faire là, au bout du monde, dans ce Finistère accueillant l'été mais glacé l'hiver, au pied du phare d'Eckmühl? Pour le savoir, il n'y a plus qu'à vous rendre chez votre marchand de journaux. Il vous en coûtera deux malheureux euros en plus du prix du quotidien, et franchement vous faites une affaire. Car Pouy, même sur 40 pages, c'est du grand art. Un vrai régal... au cours duquel vous apprendrez que "ce crétin de Stendhal", à un moment de déprime, professait une philosophie nihiliste qui se résume à ces initiales : SFCDT, se foutre complètement de tout...
Les semaines qui viennent, la série "Les petits polars du Monde" nous réserve des textes de Marc Villard, Dominique Sylvain, Caryl Férey, Alexandra Schwartzbrod, Chantal Pelletier, Franck Thilliez, Michel Quint, Tito Topin, Marcus Malte, Sylvie Granotier et Pierre Pelot. Une belle collection en perspective.
 

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