Quentin Mouron est un jeune auteur helvético-canadien, et ce roman a été son premier à paraître en France. Il est aujourd'hui disponible en poche, chez 10/18. C'est toujours un peu excitant de découvrir un nouvel auteur, et on peut dire que là, tous les espoirs sont permis ! Nous sommes près de Boston, la ville chère à Henry James et à Edgar Allan Poe, un vieil homme vient d'être sauvagement assassiné dans sa voiture. Pourquoi? Un homme apparemment sans histoires, un retraité sorti s'acheter une pizza qu'il mangeait dans sa voiture jonchée de détritus... et d'un Winchester à pompe, voilà qui pue la solitude à plein nez... Dans une ville où les églises sont à vendre, ça n'a rien d'étonnant, pas vrai?
Le shérif Paul McCarthy, mélomane, va se charger de l'enquête. La victime s'appelle Jimmy Henderson, c'est un homme du cru, connu dans le voisinage. Et McCarthy a beau en avoir vu de toutes les couleurs dans sa fichue existence, jamais il n'avait été témoin d'un massacre pareil : on a crevé les yeux du vieil homme, on lui a tranché la langue et découpé les joues. Rien que ça...
Notre deuxième enquêteur, privé celui-là, s'appelle Franck. Originaire de New York, il arrive de Toronto lorsqu'on découvre le corps de Jimmy Henderson. Et c'est un drôle de type, jeune, beau, plutôt dandy, brun aux yeux clairs. Habitué des soirées branchées, il connaît tout ceux qui comptent, et il exerce son métier à sa façon, très personnelle, en solitaire, à l'exception de son assistante Mariella, qui ne connaît pas la moitié de ses activités... Chez lui, le soir, il relit Joséphin Péladan et Paul Bourget, s'adonne aux plaisirs de la coke en fumant des cigarettes Davidoff. Côté musique, il navigue entre Gabriel Fauré et Interpol... Sans pour autant négliger sa sécurité : un pistolet mitrailleur trône sur sa table de nuit.
Le décor est planté, les personnages sont là. Le noir, le blanc, le bien, le mal ? Paul McCarthy le flic conformiste, père de famille, bon Américain. Franck, le privé décadent, esthète, séducteur vénéneux, aux méthodes peu orthodoxes. Bien sûr, ça n'est pas si simple. Comment les deux hommes vont-ils, en parallèle, traquer l'assassin de Henderson ? Qui, le premier, va comprendre l'épouvantable vérité ? Au contact l'un de l'autre, lequel des deux va franchir la ligne ? Écrit avec élégance - on sent bien chez Quentin Mouron son goût pour Péladan et Huysmans, au-delà du clin d’œil -, bourré d'allusions aussi légères que dépourvues d'ostentation, le roman se lit avec une délectation certaine, au-delà de l'intrigue, et Mouron sait créer une atmosphère aussi personnelle qu'inquiétante. Au passage, il égratigne joyeusement le gratin bostonien, et en particulier un auteur de polar (à peine) caricatural. Un délice acide et empoisonné.
Quentin Mouron, Trois gouttes de sang et un nuage de coke, 10/18
Notre deuxième enquêteur, privé celui-là, s'appelle Franck. Originaire de New York, il arrive de Toronto lorsqu'on découvre le corps de Jimmy Henderson. Et c'est un drôle de type, jeune, beau, plutôt dandy, brun aux yeux clairs. Habitué des soirées branchées, il connaît tout ceux qui comptent, et il exerce son métier à sa façon, très personnelle, en solitaire, à l'exception de son assistante Mariella, qui ne connaît pas la moitié de ses activités... Chez lui, le soir, il relit Joséphin Péladan et Paul Bourget, s'adonne aux plaisirs de la coke en fumant des cigarettes Davidoff. Côté musique, il navigue entre Gabriel Fauré et Interpol... Sans pour autant négliger sa sécurité : un pistolet mitrailleur trône sur sa table de nuit.
Le décor est planté, les personnages sont là. Le noir, le blanc, le bien, le mal ? Paul McCarthy le flic conformiste, père de famille, bon Américain. Franck, le privé décadent, esthète, séducteur vénéneux, aux méthodes peu orthodoxes. Bien sûr, ça n'est pas si simple. Comment les deux hommes vont-ils, en parallèle, traquer l'assassin de Henderson ? Qui, le premier, va comprendre l'épouvantable vérité ? Au contact l'un de l'autre, lequel des deux va franchir la ligne ? Écrit avec élégance - on sent bien chez Quentin Mouron son goût pour Péladan et Huysmans, au-delà du clin d’œil -, bourré d'allusions aussi légères que dépourvues d'ostentation, le roman se lit avec une délectation certaine, au-delà de l'intrigue, et Mouron sait créer une atmosphère aussi personnelle qu'inquiétante. Au passage, il égratigne joyeusement le gratin bostonien, et en particulier un auteur de polar (à peine) caricatural. Un délice acide et empoisonné.
Quentin Mouron, Trois gouttes de sang et un nuage de coke, 10/18
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